Nicolas Girod : les "méga bassines", "une privatisation de l'eau par une minorité d'agriculteurs"

Méga bassine dans les Deux-Sèvres, à Mauze-sur-le-Mignon ©Maxppp - PHOTOPQR/LE COURRIER DE L'OUEST
Méga bassine dans les Deux-Sèvres, à Mauze-sur-le-Mignon ©Maxppp - PHOTOPQR/LE COURRIER DE L'OUEST
Méga bassine dans les Deux-Sèvres, à Mauze-sur-le-Mignon ©Maxppp - PHOTOPQR/LE COURRIER DE L'OUEST
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Bassines agricoles : Nicolas Girod, porte-parole national Confédération paysanne est l'invité du 6h20. Il revient sur les manifestations du week-end contre les projets de "méga bassines" dans les Deux-Sèvres, sur fond d'affrontements entre militants et forces de l'ordre. Il était lui-même sur place.

"Ce qu'on reproche à ces retenues d'eau, c'est qu'elles soient pompées dans les nappes phréatiques", explique l'agriculteur. "C'est-à-dire qu'on n'est pas sur des retenues d'eau qui se remplissent par ruissellement ou par l'eau de pluie, comme on a essayé de nous le faire croire il y a quelques mois. On n'est pas dans une logique de réservoir d'eau naturel, mais d'un accaparement, d'une privatisation de l'eau par une minorité d'agriculteurs, 6 % du monde agricole."

Nicolas Girod y voit "une opposition entre deux modèles agricoles". "Il faut une agriculture qui revoit son modèle, et ces bassines, des expériences qu'on a, ne sont pas en mesure de le faire. On alimente un modèle agro-industriel qui pousse à l’agrandissement des exploitations, à la spécialisation des fermes, et à ce que le sol soit de moins en moins ce qu'il devrait être, à savoir le stockage d'eau naturel et gratuit pour l'ensemble de la population."

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"Une solution de court terme égoïste"

"Les confédérations paysannes du coin sont déjà mobilisées depuis une quinzaine d'années contre ces méga bassines", assure leur porte-parole national. "Aujourd'hui, au vu du dérèglement climatique et de son accélération, au vu de l'état des nappes, on se rend compte que la solution des méga bassines et une solution de court terme, très égoïste puisqu'elle ne sert qu'une minorité. Et si on se tourne vers d'autres pays européens, l'Espagne, qui s'est beaucoup lancée dans ce type de stockage d'eau il y a quelques années, se retrouve aujourd'hui dans l'impossibilité de les remplir vu les sécheresses à répétition. Ne refaisons pas les mêmes erreurs."

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